Se plaindre de la rareté de la danse (mais surtout de ballet) à Rennes est courant. Le festival "Mettre en Scène", qui s'ouvre dès ce soir, est l'occasion d'y remédier. Du 4 au 22 novembre prochain, celui que l'on pourrait presque renommer le "festival d'automne de Bretagne" revient sur les scènes de Rennes, Brest, Lannion, Lorient et Saint-Brieuc.
Au programme de cette dix-huitième édition, du théâtre, de la danse et surtout des créations.... Zoom sur trois pièces chorégraphiques à découvrir au cours du mois.
Mette Ingvartsen est née à Copenhague. Elle étudie la danse à Amsterdam, puis à Bruxelles où elle est diplômée de P.A.R.T.S. en 2004. Depuis 2002, elle initie plusieurs projets, réalise de nombreuses performances. Ses plus récents projets questionnent les modes de perceptions et de réceptions du spectateur, notamment It’s in the Air, en collaboration avec Jefta van Dither, présenté à Mettre en Scène en 2009 et The Artificial Nature Project, également à Mettre en Scène en 2012.
Au programme de cette dix-huitième édition, du théâtre, de la danse et surtout des créations.... Zoom sur trois pièces chorégraphiques à découvrir au cours du mois.
69 Positions de Mette Ingvartsen
Du 18 au 20 novembre, salle Serreau, TNB Rennes
Dans ce solo, Mette Ingvartsen amorce un cycle de travail intitulé The Red Pieces. Comme l'indique son nom évocateur, cette série est destinée à mettre sous la loupe la sexualité et la relation entre la politique du corps et les structures de la société.
La chorégraphe amorce une réflexion sur les pratiques sexuelles actuelles, sur la façon dont les corps produisent et changent les structures de la société par la façon dont ils se meuvent et agissent.
Mette Ingvartsen analyse les organismes contemporains, et ce faisant, son corps se transforme en un domaine d’expérimentation physique.
Mette Ingvartsen analyse les organismes contemporains, et ce faisant, son corps se transforme en un domaine d’expérimentation physique.
Mette Ingvartsen est née à Copenhague. Elle étudie la danse à Amsterdam, puis à Bruxelles où elle est diplômée de P.A.R.T.S. en 2004. Depuis 2002, elle initie plusieurs projets, réalise de nombreuses performances. Ses plus récents projets questionnent les modes de perceptions et de réceptions du spectateur, notamment It’s in the Air, en collaboration avec Jefta van Dither, présenté à Mettre en Scène en 2009 et The Artificial Nature Project, également à Mettre en Scène en 2012.
Manger de Boris Charmatz
Du 18 au 21 novembre, salle Vilar TNB
Boris Charmatz présente sa nouvelle création : Manger. Cette pièce pour quatorze danseurs interroge sur la nourriture et l'acte de manger. Ces aliments sont constitutifs de l'identité du danseur, de la façon dont il façonne son corps, dont il se prépare pour danser.
"Les aliments sont présents, utilisés comme un partenaire, un prolongement, une entrave ? Évidemment, chaque action est gênée par l’autre : chanter en mangeant, manger en dansant, c’est un pari presque impossible…Les interprètes se remplissent à la fois de mouvements, de nourriture, et d’une oralité, de paroles, de sons, de chants. Ce qui m’intéresse le plus est de l’ordre de l’invisibilité : mettre dans la bouche, ingurgiter, faire disparaître, c’est presque de la magie. J’interroge plutôt un processus, non de méditation, mais de concentration sur ce qui se passe à l’intérieur de la danse et du corps, ce phénomène qui relève plutôt du body art au sens où le corps se transforme de l’intérieur.
Boris Charmatz présente sa nouvelle création : Manger. Cette pièce pour quatorze danseurs interroge sur la nourriture et l'acte de manger. Ces aliments sont constitutifs de l'identité du danseur, de la façon dont il façonne son corps, dont il se prépare pour danser.
"Les aliments sont présents, utilisés comme un partenaire, un prolongement, une entrave ? Évidemment, chaque action est gênée par l’autre : chanter en mangeant, manger en dansant, c’est un pari presque impossible…Les interprètes se remplissent à la fois de mouvements, de nourriture, et d’une oralité, de paroles, de sons, de chants. Ce qui m’intéresse le plus est de l’ordre de l’invisibilité : mettre dans la bouche, ingurgiter, faire disparaître, c’est presque de la magie. J’interroge plutôt un processus, non de méditation, mais de concentration sur ce qui se passe à l’intérieur de la danse et du corps, ce phénomène qui relève plutôt du body art au sens où le corps se transforme de l’intérieur.
L’acte de manger relève d’un rapport au réel. D’une certaine façon il s’agit de l’avaler. Nous croyons manger des chips devant la télé, mais en fait nous sommes en train de digérer les nouvelles du monde. Et la danse doit travailler avec ce rapport d’incorporation, cette question de ce qui entre dans notre corps de gré ou de force, et nous construit."
avec Or Avishay, Nuno Bizarro, Ashley Chen, Olga Dukhovnaya, Alix Eynaudi, Julien Gallée-Ferré, Peggy Grelat-Dupont, Christophe Ives, Maud Le Pladec, Filipe Lourenço, Mark Lorimer, Mani A. Mungai, Matthieu Barbin, Marlène Saldana.
A noter que la pièce Manger sera présentée au Théâtre de la Ville à Paris du 29 novembre au 3 décembre prochain.
Antigone Sr. / Twenty Looks or Paris is Burning at The Judson Church (L)
Les 14 et 15 novembre, Le Triangle
Chorégraphiée par Trajal Harrell, cette pièce par du constat suivant : "Que se serait-il passé si en 1963 la scène du voguing et des travestis de Harlem avait rencontré celle de la danse post-moderne à la Judson Church ? ».
À partir de cette fiction, le chorégraphe et danseur new-yorkais Trajal Harrell a imaginé, avec quatre interprètes, cet Antigone Sr. Le voguing, porté par une communauté noire, homosexuelle, drag ou transgenre, emprunte ses mouvements à ceux des défilés de mode, travaille sur un enchaînement de figures, d’une étonnante rapidité et souplesse, et, comme la danse post-moderne, s’attaque aux codes de la représentation. Entremêlant les questions esthétiques et politiques, Trajal Harrell et ses interprètes délivrent un regard particulièrement iconoclaste sur les influences hétérogènes qui transcendent la danse contemporaine. Cette étonnante perturbation, aussi bien sexuelle que formelle, réinvente un devenir physique riche d’ambiguïtés.
Chorégraphiée par Trajal Harrell, cette pièce par du constat suivant : "Que se serait-il passé si en 1963 la scène du voguing et des travestis de Harlem avait rencontré celle de la danse post-moderne à la Judson Church ? ».
À partir de cette fiction, le chorégraphe et danseur new-yorkais Trajal Harrell a imaginé, avec quatre interprètes, cet Antigone Sr. Le voguing, porté par une communauté noire, homosexuelle, drag ou transgenre, emprunte ses mouvements à ceux des défilés de mode, travaille sur un enchaînement de figures, d’une étonnante rapidité et souplesse, et, comme la danse post-moderne, s’attaque aux codes de la représentation. Entremêlant les questions esthétiques et politiques, Trajal Harrell et ses interprètes délivrent un regard particulièrement iconoclaste sur les influences hétérogènes qui transcendent la danse contemporaine. Cette étonnante perturbation, aussi bien sexuelle que formelle, réinvente un devenir physique riche d’ambiguïtés.
avec Trajal Harrell, Stephen Thompson, Thibault Lac, Rob Fordeyn, Ondrej Vidlar.