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Channel: Une Saison à l'Opéra
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Énigmatique Rain, Anne Teresa de Keersmaeker

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Du 21 octobre au 7 novembre dernier, le ballet de l'Opéra de Paris présentait Rain de la chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker au Palais Garnier. Entrée au répertoire en 2011, cette pièce met en lumière dix danseurs sur la musique du compositeur Steve Reich.

operadeparis.fr

Il y a des ballets qui vous inspirent, vous transportent, vous transcendent. D'autres au contraire, face auxquels vous restez totalement hermétiques. Comme si, malgré l'excellente qualité des danseurs, la musique et le décor, vous n'arrivez pas à trouver la clé d'entrée et restiez dans le flou, dans une incompréhension quasi totale de la pièce qui se joue sous vos yeux. Ce sentiment, c'est ce que j'ai ressenti en voyant Rain pour la seconde fois. Pourtant, cette œuvre emblématique, qui porte l'empreinte de sa chorégraphe - Anne Teresa de Keersmaeker - a de quoi plaire et intrigué au départ. Le rideau de pluie doré d'abord, d'une grande beauté, symbolisant la pluie, apporte son lot de mystères. Il hypnotise presque et fait une belle connexion avec la musique, non loin d'être déplaisante, de Steve Reich.


En 2011, à son entrée au répertoire, j'avais eu le sentiment d'être hypnotisée par ces ensembles de danseurs, qui ne s'arrêtent quasiment jamais de bouger et de tourner toute la durée du ballet. Pour cette reprise, les danseurs se donnent à cent pour cent, et semblent réellement s'amuser en scène. Leur complicité, évidente, saute aux yeux. Ces derniers ne déméritent pas et certains se détachent vraiment du lot. Coup de cœur notamment pour la charmante Laura Bachman (de la première distribution), exquise, qui dévoile une jolie personnalité. La danseuse, pétillante et attachante, prend pleinement possession de l'espace. Ses bras sont expressifs, sa joie de danser perceptible. Elle en volerait presque la vedette à certain(e)s de ses collègues, mieux gradé(e)s dans la hiérarchie. N'oublions pas Léonore Baulac également, qui s'était déjà fait remarquer en 2011 lors de l'entrée au répertoire de Rain. La danseuse est encore plus à l'aise dans la pièce qu'il y a deux ans. Son duo avec Vincent Chaillet est l'un des plus beaux moments du ballet. Un Vincent Chaillet, qui est d'ailleurs très à l'aise dans le style. N'omettons pas de parler de Nicolas Paul et Daniel Stockes qui livrent également de belles prestations.

Hypnotique et énigmatique, Rain possède ce côté insaisissable. La diffusion sur internet, avec les angles de vue multiples (et inédits), offrait pourtant une nouvelle manière de visionner et de s'approprier le ballet. Mais cela m'aura finalement encore moins aidé à entrer dedans. Certes, les mouvements et les ensembles sont d'une grande beauté, d'une remarquable fluidité. Mais non, je n'adhère pas. Cette chronique aurait pu s'appeler comment je suis passée à côté de Rain.Ma prochaine mission sera sans doute de voir la pièce avec la compagnie d'Anne Teresa de Keersmaeker.

Rain est à revoir sur le site concert.arte.tv.

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