La nouvelle saison du ballet de l’Opéra avait été dévoilée sur un site japonais il y a maintenant un mois. L’annonce officielle du mardi 4 mars sur le site de l’Opéra n’a donc pas été une surprise pour la majorité des balletomanes, qui avaient déjà une bonne idée des spectacles qu’ils allaient voir l’année prochaine. Si la programmation et la énième augmentation des tarifs étaient connues, les dates exactes l’étaient beaucoup moins.
La première chose à faire lorsque l’on reçoit la nouvelle brochure de la saison à venir, c’est de parcourir les dernières pages afin de vérifier si le plan de la salle et la répartition des catégories a beaucoup évolué par rapport à la saison précédente. Chaque année c’est la même chose, les petites catégories reculent de plus en plus et certaines places aux deuxièmes (voire aux troisièmes) rangs de loges se retrouvent en troisième catégorie. Pour certaines de ces places, la visibilité est loin d’être totale, ce qui est très frustrant lorsque l’on paye une place à ce tarif.
L’Opéra opte pour une nouvelle stratégie cette année en variant les tarifs en fonction des jours de la semaine. Les représentations des vendredis et samedis soir sont augmentées en moyenne de 2 euros, tandis que les prix de celles du lundi sont revus à la baisse (-3 euros en moyenne). De la même façon, les représentations en matinée sont moins chères mais très peu nombreuses. Sur la saison 2014-2015, à peine dix matinées de ballets sont programmées. Alors que cette année en ne prenant en compte qu’Onéguine, La belle au bois dormant, La dame, la soirée Cullberg/DeMille et Le Parc, on comptabilise déjà plus de 15 matinées. En sachant qu’il n’y aura que des représentations en soirée sur les séries du Lac des cygnes, ainsi que sur La Fille mal gardée entre autres. Dommage car le ballet d’Ashton attire toujours les enfants. Idem pour Le lac, grand classique indémodable, qui attire toujours un grand nombre de spectateurs venus de toute la France.
Par ailleurs, il n’y aura qu’un samedi soir pour Le lac cette année, ce qui réduit vraiment les choix pour les spectateurs ne pouvant se déplacer en semaine, et cela devient de plus en plus difficile de faire sa programmation lorsque l’on ne travaille plus sur Paris (ou en Ile de France).
Avec 16 ballets à l’affiche et deux compagnies invitées, la saison 2014-2015 est assez chargée pour le ballet de l’Opéra. Mais les séries sont beaucoup plus courtes : 14 représentations pour Le lac, rien à voir avec la vingtaine de représentations de décembre 2011.
Du classique certes, mais beaucoup de reprises
Cette saison s’annonce plus « classique » que les précédentes, même si il s’agit globalement de reprises. Paquita, Le lac des cygnes, Casse-Noisette et La fille mal gardée seront à l’affiche la saison prochaine. Même si on ne se lasse pas du Lac, ces nouvelles reprises seront certainement dynamisées par les nouvelles distributions. Concernant le Lac, Alice Renavand a soufflé dans le magazine Elle son envie d’incarner le rôle-titre. Paquita a quant à lui a été repris pour la dernière fois en 2010, tandis qu’il était présenté à l’occasion de la tournée en Russie. L’intérêt pour cette reprise devrait également venir des danseurs avec les valeurs sûres à savoir Dorothée Gilbert et Ludmila Pagliero, et les nouvelles, Alice Renavand (qui a effectué sa prise de rôle en Russie) ou certainement Amandine Albisson. Etant placé face à la Source juste avant les fêtes, Casse-Noisette devrait à nouveau voir la titularisation de jeunes talents.
La saison prochaine sera également l’occasion de revoir les « classiques maison avec Les enfants du paradisde José Martinez, ainsi que La Sourcede Jean-Guillaume Bart. L’occasion de retrouver d’un côté l’ambiance théâtrale des Enfants du Paradis, et de revoir le Zaël, virtuose et bondissant, de Mathias Heymann dans la Source. L’Histoire de Manonde Macmillan sera de nouveau à l’affiche. La dernière reprise avait laissé de beaux souvenirs avec des couples forts. Elle sera cette année marquée par les adieux de l’Etoile Aurélie Dupont.
Neumeier sera également de la partie avec cette fois-ci une création mondiale : Le chant de la terre. Intriguant, à voir.
Petite déception cependant concernant la soirée mixte Lander/Forsythe. Alors que je me fais une joie de pouvoir voir enfin sur scène Etudes, le programme de Forsythe est quant à lui similaire à la soirée présentée en décembre 2012. Raind’Anna Teresa de Keersmaeker sera à nouveau à l’affiche. Le documentaire d’Olivia Rochette et de Gérard-Jan Claes présentait les répétitions et comment les danseurs ont intégré le vocabulaire chorégraphique. Deux ans après l’entrée au répertoire, ce sera certainement l’occasion de voir cette pièce d’un autre œil. A noter également, la soirée mixte Paul/Rigal/Lock avec la création de Rigal, à voir en fonction des pré-distributions.
N’oublions pas que la saison prochaine sera marquée par le changement de direction. Vu comment se présente la saison, les nominations successives d’étoiles, il est clair que le changement de direction ne se fera pas tout de suite et qu’il faudra attendre un peu pour que Benjamin Millepied puisse apporter sa propre signature.
En attendant, voyons ce que nous réserve la fin de la saison et la fin du mandat de Brigitte Lefèvre.